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PME industrielles : c’est l’heure de l’influence !

L’industrie est (enfin) au devant de la scène : projet de loi sur l’industrie verte, objectif ambitieux d’ouvertures d’usines, start-up industrielles… Le moment de porter les messages en faveur de notre industrie est enfin arrivé ! 

Toutes les PME industrielles ont-elles pris la mesure de cette opportunité ? Ont-elles structuré une stratégie d’influence, nationale comme territorial ? Pas si sûr. Voici quelques clés pour y voir plus clair.

Hier, l’influence restait de l’ordre des organisations professionnelles. Aujourd’hui, elle revient aux industriels eux-mêmes.

L’influence de l’industrie de 2011 à nos jours : du collectif…

Historiquement, ce sont les organisations professionnelles (fédérations, syndicats, clusters…) qui prennent ce rôle d’affaires publiques : elles développent des plaidoyers sur des sujets précis, en particulier fiscaux ou réglementaires, et fédèrent la voix des membres de leur secteur. Un monde aujourd’hui rondement structuré : 

  • En 2011, l’UIMM initie la création de la Fabrique de l’Industrie pour offrir des données alors absentes pour soutenir les messages des industriels. 
  • En 2017, France Industrie naît de la volonté d’unir la force de toutes les industries, de la start-up au grand groupe et l’ensemble des fédérations industrielles (UIMM et France Chimie en tête). 
  • Le MEDEF dispose d’équipes dédiées à l’industrie. 
  • Quant à eux, les clusters apportent un complément territorial souvent nécessaire aux fédérations professionnelles, par exemple sur le secteur de l’industrie pharmaceutique.
  • Et l’écoute est là, avec une administration de plus en plus active au sein du parlement comme à Bercy. 

La création de la French Fab en 2019, à l’initiative de Bpifrance et du METI, change la donne. Une démonstration de force de la communication au service de l’influence : à la French Fab, c’est par le nombre que les industriels font passer leur message. Nous sommes nombreux, nous sommes ensemble et nous faisons du bruit ! Cette dynamique se retrouve au sein d’autres collectifs à l’âme militante (le réseau des Forces Françaises de l’industrie, soutien du Made in France ; le think tank Relocalisations.fr, activiste des relocalisations de produits vulnérables). Des collectifs qui n’entendent pas seulement représenter leurs membres, mais aussi leur donner une parole directe, sans intermédiaire.

… A l’individu

Et c’est là que tout se joue. L’influence revient désormais aux industriels, aux individus eux-mêmes, de la PME jusqu’au grand groupe. On donne une scène (des hackathons, des tables rondes…) et des journaux aux entrepreneurs, à eux de structurer un message. Mais si les grands acteurs industriels disposent de Directions des Affaires Publiques, les PME n’en sont pas coutumières : hier, les PME prenaient leur part des affaires publiques en rejoignant des fédérations ; aujourd’hui, elles doivent aussi prendre la responsabilité de leur propre message. 

Start-up, PME et ETI : entre impact territorial et influence

Entrepreneurs : comment vous faire entendre ? 

Les collectifs donnent désormais aux industriels une parole directe, sans intermédiaire.

  1. Avant tout, en structurant votre double message : récit de l’industrie française, d’une part, et récit de l’entreprise, d’autre part. Un “double-pitch” particulièrement difficile à formuler, car :
  • Le récit de l’industrie française à venir est encore balbutiant, au carrefour entre réponse aux transitions environnementales, cohésion sociale, protection de nos savoir-faire et préservation de notre souveraineté ;
  • Les PME industrielles françaises ont peu investi dans leur communication d’influence. Cette pratique, les industriels ambassadeurs de la French Fab l’ont peu à peu acquise, tout comme les start-up industrielles incarnées par des fondateurs influents. Regarder leur façon de communiquer peut faire figure d’inspiration : quelle est mon histoire ? ma valeur ajoutée ? mes besoins pour pérenniser l’activité et ses emplois ?

2. Ensuite, en s’assurant d’être écouté par les bons acteurs. Pour cela : 

  • Formuler son impact social, économique, environnemental – en particulier à l’échelle du territoire. A l’heure ou les politiques économiques se territorialisent, l’influence ne se joue pas uniquement à Bercy : régions (par ex. pour la formation), intercommunalités (par ex. pour le foncier), départements (par ex. pour la gestion de l’eau), sous-préfectures… Quelle valeur long-terme l’entreprise apporte-t-elle ? Quel rayonnement, quelle dynamique de coopération, quelles solutions locales ? Des dimensions classiques d’une politique de Responsabilité Territoriale d’Entreprise.
  • S’adresser aux bons interlocuteurs. Combien d’entrepreneurs ont l’impression d’avoir délivré leur message alors qu’ils ont « tapé à la mauvaise porte » ? Pour cela, il convient de commencer par une solide cartographie des acteurs et de décliner un message adapté à chacun. Avec une complexité parfois croissante, quand des enjeux de commande publique se mêlent à l’influence ; car les marchés publics locaux se trouve être un débouché essentiel pour tous les acteurs de l’industrie verte. 

3. Enfin, en donnant la parole aux collaborateurs de l’entreprise.

Impossible pour un seul et unique dirigeant de concentrer les messages ; ce serait un job à plein temps ! Les collaborateurs deviennent les meilleurs ambassadeurs de l’entreprise. Cette vérité: au sein des PME l’est aussi pour les ETI et les grands groupes. A l’heure où l’influence est éminemment territoriale, les Directions des Affaires Publiques siégeant à Paris ne peuvent se passer de précieux relais dans les territoires, avec une organisation transversale à tous les départements de l’entreprise (RH, commerce, finance..). Car les points de contact avec les acteurs du territoire se trouvent à chaque échelon, chaque projet industriel.

Entreprises industrielles : sautez dans le train de l’influence !

Que vous soyez une start-up, une PME, un ETI ou un grand groupe : structurez votre stratégie d’influence territoriale. La méthode et les enjeux sont là !

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